Libellés

lundi, avril 02, 2007

Revue, Urgent, revue, Urgent...

Bonjour à tous,

Ce post pour vous rappeler que mercredi il me faudra les textes de tout le monde pour lancer l'edition et l'impression de ce numero 0 de la revue.

Une page, deux encarts (anecdote, photo, philo...) - 260 mots en tout à peu près.

Thèmes liés à des faits marquants: j'ai choisi le pacte écolo de Hulot et son appropriation par les candidats, on peut penser à:

- les sondages
- la possibilité d'une 6ème republique
- la dette, quel interet?
- la prise en compte du tiers-monde
etc...

avec à chaque fois la question: quelle est NOTRE rôle par rapport à ça, que pouvons nous proposer?

Dans les encarts, on peut imaginer une anecdote perso, une caricature, une extension du débat, une explication en profondeur des causes du malaise, une démonstration si l'on pense qu'il s'agit d'une manoeuvre démago etc...

Je compte sur vous!

Sylvain

2 commentaires:

Anonyme a dit…

exemple 1: seb

GARE AUX VALEURS !

Bien que la campagne présidentielle fût tout d’abord traitée dans les médias par le biais de préoccupations légitimes telles que le chômage, l’écologie ou encore le logement, le dévoiement du discours pragmatique vers des questions morales tenant aux valeurs semble clair à présent . Pas un candidat qui ne soit pas présent sur ce terrain labouré par les guerres de clan, pas un qui ne redouble d’imagination pour restaurer les valeurs morales républicaines (à l’image de Ségolène royale et de son désormais célèbre drapeau), pas un qui ne se place pas dans la grande famille des hommes illustres de France.
Pourquoi cet engouement soudain et qui, quoique traditionnel, n’en est pas moins survalorisé par rapport aux campagnes précédentes ? Assisterions-nous à la résurgence de relents réactionnaire au sein de la société française, à un besoin particulier d’être rassuré en ces périodes troubles, ou bien à une manœuvre politique censée nous détourner des vrais problèmes ? Certes, il est évident que les candidats modérés ‘draguent’ (ou tentent de le faire) les électeurs potentiels de Jean-Marie Le Pen, et que ce débat fait œuvre de cache-misère (pour ne pas dire d’épouvantail) quant à la pauvreté de ce que les politiques ont à nous proposer. Cependant cette question est bien au cœur d’un enjeu politique et social majeur.
Il nous faut savoir si nous voulons d’un système libéral à l’anglaise où la question des valeurs n’a pas le droit de citer dans la sphère politique (chacun adopte les valeurs qui lui conviennent) ou bien si nous voulons conserver l’héritage de la Troisième République et définir un certain nombre de valeur que nous désirons partager en tant que communauté de destin. La réponse que nous apporterons à ce problème sera donc assurément déterminante dans les politiques à venir concernant l’éducation nationale, la gestion du phénomène communautaire, ou encore l’intégration (ou l’assimilation) des immigré fraîchement arrivés sur le territoire.

FAISONS DONC ATTENTION A L’ARBRE QUI CACHE LA FORET !

Anonyme a dit…

exemple 2 : Florent

Mais non, mais non, ils ne sont pas tous pareils …

On l’a compris, ou alors vraiment on vit au fin fond de l’Ardèche sans eau courante, sans télévision, et sans journaux : c’en est fini du clivage droite-gauche. Certains le déplorent, comme Laurent Joffrin, le directeur de Libération, qui a écrit il y a peu un article très controversé. A le lire, il fallait voter Bayrou si on était « centriste », Sarkozy si on était « de droite », et Royal si on était « de gauche ». Personne n’y a rien compris. On a conclu que Joffrin appelait à voter Sarkozy. Ce qui n’était sans doute pas le cas. Mais, il faut reconnaître que « centriste », « de gauche », « de droite »… On se sent perdu au fin fond de l’Ardèche à puiser l’eau au fond du jardin et à pas avoir adressé la parole à grand monde depuis un bout de temps. Si quelqu’un y comprend quelque chose, qu’il nous écrive une carte.

En réalité, il y a bien des forces politiques en présence. Simplement, elles ont changé de contours. Ne raisonnons pas comme à l’époque de la Quatrième République quand on parle d’enterrer la Cinquième. Enumérons.

Les conservateurs. Rien de bien surprenant : ils sont les plus nombreux. Mais ils ne sont pas ceux qu’on croit. Les conservateurs d’aujourd’hui, ce sont les gens qui veulent conserver l’état de société dans lequel nous vivons depuis l’après-guerre, dirons-nous (pour faire très vite), à savoir le capitalisme libéral. Au XIXème siècle, être un libéral, c’était neuf. Ça ne l’est plus. Alors, faisons un distinguo quand même parmi les membres de cette force puissante : il y a les conservateurs assumés (Sarkozy), les conservateurs qui mobilisent une mythologie de gauche, un peu (Bayrou), ou un peu plus (Royal). Aucun de ceux-là assurément ne veut revenir sur la « société de marché ». Ils se diront volontiers « sociaux-démocrates ». Mais alors là, on vous écrit d’Ardèche de nouveau, parce que nous, on n’a jamais bien compris ce qu’on entendait par là. Si : au lendemain de la guerre, de Gaulle forma un gouvernement où figurait des communistes. On nationalisa une partie de l’économie. L’Etat géra les fonds du plan Marshall. Mais, depuis, on n’a cessé de s’éloigner de cette situation, et désormais le marché règne en maître. Certes, il a pour principal allié l’Etat, qui le laisse prospérer sous son ombre, et recrute des policiers au cas où ça chaufferait trop fort pour les intérêts de Total et de Bouygues.

Les réactionnaires. Ils se divisent en deux camps opposés : les réactionnaires de gauche (Besancenot, Laguillier…) ; et les réactionnaires de droite (Le Pen, Villiers). Un réactionnaire est quelqu’un qui veut revenir en arrière. Le Pen est un réactionnaire qui mobilise une mythologie fasciste. Or les fascistes, on le sait parce que Deleuze et Guattari l’ont admirablement analysé, ce sont des révolutionnaires. Les réactionnaires de gauche ont une spécificité : le passé qu’ils encensent n’a jamais existé chez nous. Mais il a existé en Union soviétique. Alors, on joue avec les codes (on chante l’Internationale), mais sans aller vraiment au bout des choses. On se contente de vouloir « taxer le Capital ». C’est flou, mais si on comprend bien, avec tous ces gens-là, il faut changer la société, et la changer de façon violente. D’où les affinités des réactionnaires avec l’imagerie révolutionnaire.

La voie évolutionnaire ? Et si, du dernier mot qu’on vient d’employer, on enlevait une lettre. C’est-à-dire : si on abandonnait définitivement une idéologie qui ne peut conduire qu’à la violence, dans la mesure où elle change les choses de façon violente ? Si on partait du principe qu’il serait possible d’imaginer une société juste, où non seulement les richesses, mais encore le travail, seraient répartis équitablement ? Mais pour y parvenir, on se défierait à la fois de l’Etat, cette grande machine répressive qui fait semblant de nous représenter (« L’Etat, ami de tous, ennemi de chacun », écrivait Valéry), et du Marché (les multinationales à tendance monopolistiques, qui sont elles aussi répressives) ? Le point commun de ces deux entités est le fait qu’elles brident l’initiative personnelle et collective. On pourrait partir de petites structures, associatives, bénévoles, des réseaux d’entraide et de travail qui prendraient de plus en plus d’importance, qui finiraient, petit à petit et sans violence, par devenir une société. Une société où l’on ne consulte pas fictivement les citoyens pour leur demander d’être d’accord et d’être contents d’être d’accord, mais où chacun jouerait un rôle vraiment politique ?

Mais c’est vrai que, dans ces cas-là, on oublierait de se présenter à des élections.